Une oasis de paix au coeur de la ville

Bienvenue sur notre blog. Vous pourrez suivre içi les actualités du Centre Culturel Bouddhique (CCB).
Il a été fondé à CERGY par le Vénérable Mogchok Rinpoche afin de
- promouvoir les valeurs humaines fondamentales d'amour et de compassion,
- permettre l'étude, la reflection et la méditation des enseignements du Bouddha,
- de découvrir et préserver les différents aspects de la culture tibétaine.

Le dialogue est la seule façon raisonnable et intelligente de résoudre les différents conflits d'intérêts, entre les hommes comme entre les nations. Promouvoir une culture de dialogue et de non-violence pour l'avenir de l'humanité est un devoir.
Sa Sainteté le Dalai Lama

mercredi 22 octobre 2014

Notes sur les écoles philosophiques (sauf Madhyamika)

Les Vaibhashika ont une interprétation des deux vérités – conventionnelle et ultime – très différente de celle des autres écoles. Ils affirment que les phénomènes qui relèvent de la vérité conventionnelle sont ceux qui cessent d’ être identifiables lorsqu’ ils sont physiquement ou mentalement décomposés en parties. Appartiennent à la vérité ultime les phénomènes qui demeurent reconnaissables indépendamment du fait qu’ ils soient physiquement ou mentalement décomposés en leurs éléments constitutifs. Ainsi une cruche en verre représente un exemple de vérité conventionnelle : lorsqu’ elle se brise en tombant, nous ne pouvons plus l’ identifier comme étant une cruche en verre. Une particule indivisible telle que la conçoivent les Vaibhashika, étant par définition insécable, constitue un exemple de vérité ultime.

Les tenants du Sautrantika répartissent également les phénomènes selon les vérités relative et ultime en ayant recours à des critères différents de ceux des autres écoles bouddhiques. À leurs yeux, le facteur déterminant est de savoir si une chose est ou non capable de remplir une fonction. Tout ce qui est en mesure d’ engendrer un moment d’ existence futur relève de la vérité ultime. La table qui se trouve devant moi et la conscience visuelle que j’ en ai sont des vérités ultimes, puisque chacun des moments d’ existence de la table et de ma conscience visuelle qui l’ appréhende est la cause de leurs moments d’ existence suivants. Les phénomènes qui relèvent de notre esprit – les objets de la pensée tels que l’ image mentale d’ une table quand je l’ évoque – ne peuvent pas remplir de fonction ; ils relèvent donc de la vérité conventionnelle.

Les Vaibhashika affirment que lorsque s’ élèvent les perceptions sensorielles, la conscience perçoit directement l’ objet, à l’ image d’ un miroir qui reflète instantanément les choses. Les Sautrantika, à l’ instar d’ autres écoles du bouddhisme, soutiennent que lorsque se manifestent des perceptions sensorielles, la conscience fait l’ expérience d’ une représentation mentale de l’ objet. Cette dernière explication semble se rapprocher de la compréhension scientifique actuelle du processus de la perception.


Selon la conception des tenants de l’ Esprit-seul, les choses n’ existent pas indépendamment de l’ expérience mentale que l’ on en fait. Les choses se manifestant comme le résultat des mérites qui nous permettent d’ en faire l’ expérience, elles sont donc dénuées de tout fondement qui leur permettrait d’ exister indépendamment de l’ expérience que l’ on peut en avoir. Toutefois, dans notre ignorance, nous percevons les choses de façon erronée, croyant qu’ elles existent indépendamment de nos perceptions, comme si elles étaient dotées d’ une existence autonome. Étant donné que les philosophes du Cittamatra estiment que la perception d’ un sujet et d’ un objet éprouvés comme deux entités séparées est erronée, le but du pratiquant, ou du yogi, de l’ école de l’ Esprit-seul consiste à éliminer cette méprise.

Extraits de L'Art du Bouddhisme de Sa Sainteté le Dalai Lama